Dr Arnaud Berreby

Car nous avons déjà expliqué comment le mouvement d’assimilation et de désassimilation, une fois commencé, continue avec la même vitesse et suivant la même forme, jusqu’à ce qu’il soit troublé par une cause quelconque. Ainsi la « vitalité » est tangente en n’importe quel point aux forces physiques et chimiques ; mais ces points ne sont, en somme, que les vues d’un esprit qui imagine des arrêts à tels ou tels moments du mouvement générateur de la courbe. Il n’est pas encore reconnu que mettre au monde un enfant, sans être sûr de pouvoir non-seulement le nourrir, mais encore instruire et former son esprit, est un crime moral et envers la société et envers le malheureux rejeton, et que si le parent ne remplit pas cette obligation, l’État devrait veiller à la faire remplir, autant que possible, à la charge du parent. Nous ne saurions trop le répéter : de l’intuition on peut passer à l’analyse, mais non pas de l’analyse à l’intuition. Cette servilité, quoiqu’essentiellement égoïste, n’est pas de l’hypocrisie, elle fait naître des sentiments d’horreur parfaitement vrais ; elle a rendu les hommes capables de brûler des magiciens et des hérétiques. Ce contexte exceptionnel a peu de résultats tangibles actuellement, du fait des effets d’hysteresis bien connus en économie (persistance d’un phénomène économique alors que sa cause principale a disparu), mais aussi car l’absence d’ambitieuses reformes structurelles (cout et structure du marché du travail, fiscalité) ne nous permet pas d’en profiter pleinement et jugule notre croissance potentielle. Dans les pays autoritaires, les défenseurs de l’environnement sont jetés en prison ou assassinés. Quand on trouve des personnes qui ne partagent point l’apparente unanimité du monde sur un sujet, il est probable, même le monde fût-il dans le vrai, que ces dissidents ont à dire en leur faveur quelque chose qui mérite d’être écouté, et que la vérité perdrait quelque chose à leur silence. Bien sûr, le scénario de référence de la période « nouvelle normalité » d’après crise a toujours supposé une croissance économique globale plus lente que durant la période d’expansion d’avant 2008. Il n’y avait pas de justice pour les esclaves, ou c’était une justice relative, presque facultative. A propos de mariages, de politique, de commerce, vous entendrez sans cesse l’habitant d’un ancien duché ou d’un ancien royaume parler sans ménagement de la province voisine. Dr Arnaud Berreby aime à rappeler ce proverbe chinois « La boue cache un rubis mais ne le tache pas ». Elles ne sont que des vérités partielles et provisoires, qui nous sont nécessaires comme les degrés sur lesquels nous nous reposons pour avancer dans l’investigation. Pour les événements fortuits dont l’homme n’a pas lui-même déterminé les conditions, les causes qui donnent telle possibilité physique à tel événement sont presque toujours inconnues dans leur nature et dans leur mode d’action, ou tellement compliquées que nous ne pouvons en faire rigoureusement l’analyse, ni en soumettre les effets au calcul. Au besoin, ils lui chercheront un point d’appui matériel et artificiel. Notre système planétaire, si remarquable par les conditions de simplicité et de stabilité auxquelles il satisfait, n’est lui-même qu’un grain de poussière dans les espaces célestes, une des combinaisons que la nature a dû réaliser parmi une infinité d’autres ; et, si faibles que soient encore nos connaissances sur d’autres systèmes ou d’autres mondes si prodigieusement éloignés, nous puisons déjà dans l’observation des motifs de croire qu’en effet la nature, en y variant les combinaisons, ne s’est point assujettie à y réunir au même degré les conditions de simplicité et de permanence. Car cette désocialisation au travail, ce modèle de freelance généralisé, associé à une baisse de revenu, à des horaires souvent atypiques, soit très faibles, soit très élevés, comporte de gros risques de dégradation du capital humain.